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29 juillet 2011 5 29 /07 /juillet /2011 16:08

José Gonzalez Morandi - TeatroDENTRO Barcelona

 

Cela fait déjà deux années que nous travaillons à la création de pièces audiovisuelles à partir de matériels d’archives et aujourd’hui je peux dire que nous partageons un sentiment de satisfaction et de grande illusion en relation à la suite du projet et à notre capacité d’approfondir l’expérience.

 

Autant, dans un premier temps, le travail n’a pas été facile. Des doutes surgissaient autour de l’intérêt accordé au projet, à son déroulement et à une série de difficultés qui se formulaient en relation au manque de consensus entre les différents partenaires.

Avec la perspective du temps et du travail réalisé, nous avons compris que ces doutes et difficultés étaient nécessaires pour avancer et consolider le projet et ceci autant pour les partenaires européens que pour le groupe de Barcelone.

 

Après un première expérience qui a aboutit en 2010 a la création de deux courts métrages à partir d’images d’archives (L’ordre du chaos y La terre est à personne) et la confrontation de notre travail avec les films réalisés par les autres partenaires et diffusés dans le cadre du festival Memorimage, à Reus, nous avons pu détecter que la différence de qualité des résultats nous permettaient de comprendre que nous n’allions pas dans la bonne direction.

En ce qui nous concerne, nous traversions un manque de motivation des participants et des formateurs et nous ne trouvions pas une méthode adéquate pour créer les conditions de cette motivation. Aussi, chaque partenaires interprétaient les règles du jeu à sa manière ce qui participaient aussi à ne pas trouver un sens commun au travail.

 

Pour résoudre ces difficultés que nous avions tous identifiées, nous avons réalisé un atelier de travail à Barcelone en janvier 2011 qui a permis de reformuler les règles du jeu, de décider les nouvelles orientations thématiques, un nouveau corpus d’images et l’échange des méthodes de travail. A partir de cet atelier, nous avons commencé à percevoir la méthode que nous devions mettre en place pour avancer et je compris alors comment motiver et transmettre aux participants l’intérêt et le sens de ce travail.

Ce nouveau souffle nous a permis également d’aller chercher des textes, des films, des références extérieures qui apportaient une meilleure dimension critique des images télévisuelles, du concept de frontière.

 

En mai 2011, nous réalisons un workshop à Oslo et alors nous percevons enfin que la méthode commune pouvait être transférée aux autres groupes d’apprenants.

Aujourd’hui je pense que nous pouvons parler d’une méthode d’enseignement et de création.

Je crois que les éléments qui ont rénové notre intérêt pour le projet ont été tout d’abord une relation de collaboration constructive et une bonne entente entre les formateurs des différents pays (Norvège, France, Italie, Espagne). Aussi le partenaire français nous a apporté son expérience et l’excellente coordination de Clément Dorival a permis un vrai travail d’écoute, de coopération à travers la proposition et l’échange. La collaboration avec l’INA va pour moi au delà de la mise à disposition d’un fond d’archive, nous avons pu sentir aussi un engagement, un discours et une vrai volonté d’accompagner les processus et le travail.

 

L’atelier que nous venons de réaliser à Barcelone confirme ces perceptions et a aboutit à la création de quatre courts-métrages d’une minute.

 

Maintenant, pour l’équipe de Barcelone, les nouveaux objectifs en relation au travail à partir des archives sont la mise en place des ateliers du “dehors” à l’automne 2011 en partenariat avec le CIMIR (Centre de l’Image de Reus) et la confirmation de la collaboration de la télévision local de Catalogne qui pourrait également mettre à disposition des partenaires européens un fond d’archive.

 

José Gonzalez Morandi,

Responsable du projet à Barcelona

teatroDENTRO

juin 2011

 


Morten Thomte - WSOC

 

The steering group at Westerdals School of Communication have involved our 1. year students in this project since the autumn of 2010 with the intent that they can follow it through to the exhibition/conference in Marseille in 2013 as they'll be finished with their Bachelor program in June of 2013. We believe that we and they can benefit strongly from this continuity in terms of growth and deeper understanding.

Working with archives has a number of advantages in film education:

1. It is a basis for 'connecting with the past' - one has to reflect on 'meaning' and 'connection' socially, historically and esthetically.

2. It forces one to 'personalize' a material that one didn't shoot or conceive.

3. It enforces creative editing and creative use of sound.

4. It enforces 'ones personal voice'.

 

WSoC has conducted or been part of a number of workshops during 2010/2011 within this project:

1. An 'internal' one in Sept./Oct. of 2010 where all the students (25) were exposed to the same archival material from 'the moon' and had to edit and direct a unique piece each.

2. Three of those submissions were picked out and were presented in a workshop in Barcelona in Dec. of 2010 with the students present.

3. A new stack of archival footage (from the INA archives) was presented to our students in Oslo in April of 2011 and during that workshop (with teachers from Marseille and Barcelona) well over 20 new films were made.

4. 4 German students and 2 teachers from the Wuppertal/Düsseldorf area attended a workshop in May of 2011 in Oslo with 'working with sound' as a topic. They and we had used the same material (see point 3) for a number of film exercises. Our students (two of them and me) and the German ones exchanged views on the subject and 3 new films were made during that workshop where the original soundtracks were completely altered and they made very new interpretations of the original images.

 

Our students think that this project takes them ways they hadn't envisioned and that meeting and working with film makers and students from around Europe is a huge benefit to them. Besides they think working with archives is something they have really have enjoyed to do.

 

So in conclusion, WSoC is very pleased with the ongoing project

 

Morten Thomte

June 2011

 

 

FRENCH TRANSLATION

Le groupe concerné par le projet “Les spectateurs” à l’école de Westerdals a impliqué les étudiants de 1ere année depuis l’automne 2010, avec l’intention qu’ils puissent suivre ce projet jusqu’à l’exposition finale et la conférence à Marseille en 2013, puisqu’ils termineront leur diplôme (‘Bachelor’) en juin 2013. Nous pensons que nos étudiants et enseignants peuvent bénéficier fortement de ce projet dans sa continuité, notamment en termes d’une compréhension approfondie et améliorée du projet sur la durée.

Travailler avec l’archive présente de nombreux avantages dans l’éducation et la formation au cinéma :

1. Il s’agit d’une base pour « la relation avec le passé » - chacun doit réfléchir au « sens » et à la « relation » dans les dimensions sociale, historique et esthétique.

2. Cela force chacun à « personnaliser » un matériau que l’on n’a pas filmé ni conçu soi-même.

3. Cela renforce la dimension créative du montage et de l’utilisation du son.

4. Cela renforce « la voix personnelle de chacun ».

 

WSOC a mené ou pris part à différents workshops en 2010 et 2011 autour de ce projet :

- un workshop « interne » à l’école en septembre et octobre 2010, dans lequel 25 étudiants ont été confrontés au même fond commun d’images d’archives, celui de la Conquête de la lune, et ont dû monté et réalisé un seul court-métrage chacun.

- trois de ces réalisations ont été choisies pour être présentés lors du workshop organisé à Barcelone avec les partenaires européens en novembre 2010, en présence des étudiants.

- un nouveau fond commun d’images d’archives (issues du fonds de l’INA) a été présenté à nos étudiants à Oslo en avril 2011 au cours d’un workshop européens rassemblant les réalisateurs français et espagnols impliqués sur ce projet : une vingtaine de nouveaux courts-métrages ont alors été réalisés par les étudiants.

- 4 étudiants allemands et deux intervenants de Wuppertal et Düsseldorf sont venus participer à un workshop à Oslo en mai 2011 consacré au travail de création sonore. Avec nos étudiants, ils ont utilisé le même matériau, ce qui a donné lieu à 3 nouveaux courts-métrages dans lesquels le son original a été complètement modifié, avec de nouvelles interprétations des images originales.

 

Nos étudiants pensent que ce projet leur permet de découvrir des perspectives de création qu’ils n’avaient pas envisagées, et que les rencontres et le travail avec des réalisateurs et participants d’autres pays européens est réellement bénéfique pour eux. De plus, ils estiment que travailler avec le matériau d’archives est une chose qu’ils ont réellement aimé faire.

 

Aussi, autant les étudiants que les enseignants de WSOC sont enchantés de participer à ce projet commun de création.

 


ESTIA Cooperativa sociale

 

Over the last two years e.s.t.i.a. set and developed a video laboratory for the Spectators project, funded by Grundtvig program.

The video laboratory is based on volunteering video professionals and inmates of the Milano- Bollate prison that were willing to learn video production techniques and languages.

The average meeting frequency has been of 2 or 3 hours a week and a time on the job for the group four times in a week for four hours.

The common goal inside the video lab, according to e.s.t.i.a.'s mission, is to develop skills to rely on, to exchange among free, not-free and freed people and to create concrete opportunities and job positions for those who take active part in the video lab.

 

Workshops and meetings held in this period with our European partners gave us the opportunity to share information and approaches and helped us to keep our views open and creative, and to refine our skills in video production and in teaching it to or collaborate with non-professionals in jail.

 

People of INA made a good part of it possible as they provided us with the working materials, the archive footage that we used as common material to realize short movies. The collaboration with INA lead also to meetings with Rai Italian television, Cineteca Italiana Foundation, Festival Filmmaker, PRAP Regional Provveditorato of Penitentiary Administration, Municipality of Milan, Cultural Direction of Lombardy Region, Il Fischio Production.

At the same time we contacted no-profit and volunteering organizations working with Quartoggiaro neighborhood. Quartoggiaro is a border line area in Milan, close to the jail of Milano-Bollate, many convicts are inhabitants of this area.

We proposed video activities for teen-agers and young people in this area.

Video activities are aimed at preventing crimes by fostering communication and meeting opportunities with inmates of Milano-Bollate jail.

 

Our objective for the future development of this project is to create a network involving regional archives in order to offer an organised reference service including historical archives, home video, cinema and television materials.

This objective implies a work of digitalization and filing system of materials and will made it possible to create a digital archive that will be immediately available to Universities and social researchers.

This digital archive will preserve a video asset that is one of the richest in Italy.

 

ESTIA Cooperativa sociale team

June 2011

 

 

FRENCH TRANSLATION

Ces deux dernières années, e.s.t.i.a. a mis en place et développé un laboratoire vidéo autour du projet « Les spectateurs », notamment grâce au financement du programme européen « Partenariats éducatifs – Grundtvig ».

Ce laboratoire vidéo rassemble des professionnels de la vidéo bénévoles et des personnes détenues de la prison de Milan-Bollate, qui voulaient apprendre et faire partager les techniques et le langage de la vidéo.

L’objectif commun à l’intérieur de ce laboratoire vidéo, en accord avec la mission d’e.s.t.i.a, est de développer les compétences des participants, de permettre des échanges entre les personnes détenues et les personnes « du dehors », et de créer des opportunités d’emploi pour les personnes détenues impliquées activement dans ce laboratoire.

Les rencontres et workshops organisés pendant ces deux années avec nos partenaires européens nous ont donné l’opportunité de partager des approches et pratiques, et nous ont aidés à enrichir nos propres projets créatifs, à redéfinir nos compétences en production et réalisation vidéo. Cela nous a aussi permis de transmettre ces pratiques à des personnes non-professionnelles en prison.

 

L’implication des représentants de l’INA dans ce projet a été primordiale pour rendre cela possible, puisqu’ils nous ont fourni le matériel de travail et de coopération, le corpus commun d’images d’archives, que nous avons utilisé dans tous les pays partenaires pour réaliser des courts-métrages. De plus, au-delà du seul projet commun de création « Les spectateurs », la collaboration avec l’INA a aussi mené en Italie à des rencontres avec la télévision italienne RAI, la Fondation Cineteca Italiana, le Festival Filmaker, le PRAP Direction Régionale de l’Administration Pénitentiaire, la Municipalité de Milan, la Direction de la Culture de la Région Lombardie et Il Fischio Production.

 

Dans le même temps, nous sommes entrés en contact avec des associations de bénévolat travaillant dans le quartier de Quartoggiaro. Il s’agit d’un quartier de la banlieue de Milan, proche de la prison de Milan-Bollate, dont beaucoup de personnes détenues sont issues. Nous avons proposé à ces associations de développer des activités autour de la vidéo, donc du projet « Les spectateurs », pour les adolescents de ce quartier. Ces activités ont pour objectif de favoriser la prévention de la délinquance, en encourageant le développement d’une relation de communication et d’opportunités de rencontres avec les personnes détenues de la prison de Milan-Bollate.

 

Notre objectif pour le développement futur de ce projet en Italie est de créer un réseau impliquant les organismes détenteurs des fonds régionaux d’archives pour offrir un fond rassemblant des archives historiques, des archives amateurs, mais aussi des matériaux télévisuels ou issus du cinéma de la région Lombardie.

Cet objectif nécessite un travail de numérisation des films et de référencement des matériaux dans une base de données commune, ce qui permettra dans le futur de mettre ce fonds d’archives numérisées à la disposition des chercheurs et universités.

La création de ce fond d’archives numérisées permettra de préserver ce patrimoine vidéo régional de Lombardie, qui est un des plus riches d’Italie.

 

Au-delà donc de notre implication dans le projet commun de création de courts-métrages avec les archives de l’INA, « Les spectateurs » nous a permis d’envisager de nouvelles perspectives de développement de nos activités et réflexions autour du travail avec le matériau d’archives à l’échelle régionale.

 

  L'équipe d'ESTIA

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30 septembre 2010 4 30 /09 /septembre /2010 18:17
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13 juillet 2010 2 13 /07 /juillet /2010 14:47

Intervenants : Clément Dorival

                          Pierre Poncelet

Nous nous sommes rendu à Milan durant ces trois jours afin d’échanger avec les participants de la  coopérative Estia à la prison de Bollate, les différentes impressions de chacun au sujet de l’atelier des spectateurs.

Le groupe avec lequel nous avons travaillé était composé de cinq détenus membres d’Estia, ainsi que de quatre autres personnes formant ce que l’on appelle le « groupe du dehors ». Ce groupe se composait d’un cadreur, d’une réalisatrice de films documentaires et de deux graphistes spécialisés dans la vidéo. Les coordinateurs de l’atelier des spectateurs pour l’Italie étant Gabriel Raimondi et Mikelina Capato.

Dès notre arrivée, l’un des participants, Pietro, nous a fait part de la difficulté qu’il avait à faire émerger, à partir des images proposées, un sujet/ une problématique susceptible de l’intéresser.

Nous avons commencé ce workshop en reposant les bases du projet. Nous ressentions en effet le besoin de «crever l’abcès» au sujet des images d’archives fournies par l’I.N.A.

Nous leur avons donc expliqué la provenance de ces images, ainsi que le choix des thématiques abordées cette session, à savoir la conquête de la lune et les murs dans le monde.

Puis, nous avons traité la question des films d’archives d’un point de vue général. Nous leur avons demandé s’ils avaient déjà vu des films à base d’images d’archives. Cela n’était pas le cas, à part pour deux d’entre eux qui se souvenaient en avoir vu dans des documentaires historiques.

En guise d’exemple, nous leur avons diffusé un extrait du film de Pier Paolo Pasolini, la Rabbia, qui a la particularité d’être composé uniquement d’archives de l’année 1962.

Nous avons été agréablement surpris par l’ensemble de leurs réactions. Ils ont tout de suite été sensibles à l’utilisation de l’image dans un contexte différent de celui d’origine. De plus, nombre d’entre eux ont remarqué l’importance du son dans la séquence diffusée.

Cela nous a permis de faire un lien direct avec ce que l’on souhaitait aborder avec eux, à savoir la possibilité de s’extraire de l’image tel qu’elle s’inscrit dans son contexte original, ainsi que la totale liberté de création qui leur était permise au niveau du son.

En effet, grâce à cet extrait, ils ont pu concrètement se rendrent compte à quel point le son peut modifier le sens d’une image.

Pour continuer dans ce sens, nous leur avons ensuite diffusé une brève sélection d’images d’archives (15mn par thématique) mais comme la plupart découvraient les images, nous les avons diffusées sans le son. De cette manière, chaque spectateur fut libre de se raconter sa propre histoire sur ses images.

À la suite de ce visionnage nous leur avons demandé deux choses : de relever quelques images qui les avaient marquées, ainsi que d’écrire un court texte sur leur conception de la frontière. Il en a découlé un échange agréable et relativement complet au sujet de cette notion. Associé aux images marquantes, cela a constitué pour eux un bon point de départ pour leur projet personnel, que nous avons mis en route dès le deuxième jour d’atelier.

 

Le samedi 3 juillet, nous avons organisé la journée en deux parties :

Une partie consacrée à la poursuite de ce que l’on avait engagé la veille, c’est-à-dire les projets de courts-métrages composés d’images d’archives.

La seconde partie fut consacrée au tournage de quelques images de l’écurie se trouvant à l’intérieur même de Bollate. Ceci afin d’apporter une courte initiation au maniement de la caméra, ce qui était à la base un souhait des participants.

Nous avons donc scindé le groupe en deux, une partie sur les archives, l’autre sur le tournage de ces images. Les groupes ont ensuite permuté.

Chaque participant a bénéficié d’un temps pour peaufiner son texte sur le thème de la frontière, en vue d’un enregistrement afin de constituer une voix off pour la continuité sonore de leur court-métrage.

Nous leur avons demandé d’enregistrer leur texte en variant leurs interprétations d’une prise à l’autre, de manière à ce qu’ils aient le choix selon la tournure que prendrait leur montage image. Certains ont trouvé cet exercice très amusant, d’autres ont eu plus de difficulté à s’exprimer devant un micro, il y en a aussi qui ont pris tout cela très au sérieux et qui ont été très pros.

Une fois les textes enregistrés, nous avons poursuivi sur la question du son en leur demandant de réfléchir aux autres éléments qui allaient composer la bande audio de leur film. Nous leur avons demandé de travailler sur une traduction audio de leur texte. Certains, fortement inspirés par  La Rabbia, ont souhaité un accompagnement musical, et nous ont fièrement annoncé qu’ils pouvaient très bien l’enregistrer eux-mêmes, grâce à un piano présent à l’intérieur de l’atelier.

Pendant que certains s’attelaient à la question audio, d’autres travaillaient sur leur bout à bout d’images marquantes. L’intéressant est qu’ils ont rapidement saisi le rôle que pouvait jouer le montage. En effet, ils ont compris que c’est au cours de cette étape qu’ils pourraient concrétiser les différentes mises en relations paradoxales qui peuvent naître de l’association des images de la lune et de celles des murs.

En fin de journée, nous avons fait un point sur l’avancée de tous les projets, de manière à savoir quel type d’accompagnement serait nécessaire à chacun la troisième et dernière journée de ce workshop.

 

Dimanche 4 juillet :

Pour cette dernière journée d’atelier, tous les participants possédaient l’ensemble des éléments nécessaires  à la poursuite de leur court-métrage. Les textes étaient enregistrés, l’ensemble des bouts à bouts images étaient bien avancés, il ne nous restait donc plus qu’à concrétiser tous ces différents éléments en projets de film, ce qui n’est jamais une étape simple mais toujours très intéressante.

Chacun des formateurs a accompagné un participant dans l’élaboration de son projet, mais cela ne s’est pas seulement résumé à une assistance technique mais à une réelle collaboration  autour du projet initial.

Certains des participants étaient un peu frustrés car ils sentaient qu’ils ne pourraient pas aller au bout de leur projet avant la fin de la journée. Nous leur avons expliqué que cela était tout à fait normal car un court-métrage ne se faisait pas en trois jours, et qu’il serait déjà très satisfaisant d’avoir à la fin de ce workshop des introductions de qualité pour chaque court-métrage. Le travail s’est donc poursuivi dans ce but-là, et malgré la chaleur et les quelques problèmes techniques dus aux incompatibilités entre les différents logiciels de montage utilisés (Final Cut Pro, Avid), chacun y a mis du sien et semble y avoir pris du plaisir, ce qui est le plus important.

À la fin de cette journée, chacun a pu présenter son projet et l’avancée de son montage, pour que les autres apportent leurs réactions. Tout le monde a insisté sur le fait que ce qu’ils nous avaient montré n’était pas des films terminés et qu’ils souhaitaient poursuivre le travail entamé au cours de l’atelier.

Nous les avons évidemment encouragés dans cette voie, tout en les félicitant du travail que nous avions accompli ensemble autour de ces trois jours de workshop qui ont constitué un bon point de départ pour l’atelier des spectateurs mené par nos amis italiens.

Pierre Poncelet.

 

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21 mai 2010 5 21 /05 /mai /2010 17:30

  Mi-avril, une nouvelle personne a rejoint l’atelier. Cela fut l’occasion pour chacun de refaire un point de présentation.

Nous avons débuté cette nouvelle session avec une réflexion autour du son au cinéma. Nous avons travaillé sur les quatre entités sonores que l’on trouve en cinéma :

_Le bruit

_Les dialogues

_La musique

_Le silence

Nous avons insisté sur le fait que comme l’image, le son porte toujours des intentions.

Pour creuser ces questions, nous leur avons proposé de réaliser leur portrait en son.

Comme point de départ de cet exercice nous sommes partis d’un texte extrait du livre de Yasmina Khadra « Ce que le jour doit à la nuit » :

« Comment se reconnaître au milieu de tant d’ombres, de tant de spectres, de tant de titans ?... Qui sommes-nous au juste ? Ce que nous avons été ou bien ce que nous aurions aimé être ? Le tort que nous avons causé ou bien celui que nous avons subi ? Les rendez-vous ratés ou les rencontres fortuites qui ont dévié le cours de notre destin ? Les coulisses qui nous ont préservés de la vanité ou bien les feux de la rampe qui nous ont servis de bûcher ?

Nous sommes tout cela en même temps, toute la vie qui a été la nôtre, avec ses hauts et ses bas, ses prouesses et ses vicissitudes ; nous sommes aussi l’ensemble des fantômes qui nous hantent… Nous sommes plusieurs personnages en un, si convaincants dans les différents rôles que nous avons assumés qu’il nous est impossible de savoir lequel nous avons été vraiment, lequel nous sommes devenus, lequel nous survivra . »

Ces questions autour de l’identité ont suscité beaucoup de réactions. Selon eux ce texte pose la question du moi, du nous, mais aussi de la prison.

Voici les pistes que nous avons lancées pour l’exercice sonore :

Commencé par écrire un texte ayant pour sujets l’identité : Qui je suis ? Le nous (idée de communauté) : Qui nous sommes ? La prison : D’où je parle ?

Comment traduire le texte en son ? Différentes solutions existent.

De la plus simple : enregistrer la lecture du texte, à la plus compliquée : utiliser des bruits, de la musique et /ou le son des archives pour retranscrire les mots du texte en son.

Voici le résultat de ce travail:

 


 


Cet exercice leur a permis d’expérimenter concrètement l’importance que le son pourra jouer dans leur futur court-métrage.

Ainsi ils pourront prendre en compte ces questions dès les débuts de l’écriture de leur projet, qu’ils commencent à élaborer concrètement.

Pour alimenter leur réflexion, nous leur avons présenté différents documents dont le film de William Karel « Opération Lune ». Ce film est un canular sous forme de documentaire réalisé en 2002. Il a fait l'objet d'une émission spéciale avec la chaîne de télévision Arte pour le 1er avril 2004.

 Nous souhaitions leur diffuser ce film pour désamorcer la question du vrai et du faux qui entoure les images de la conquête de la lune. Ensemble nous avons analysé quelques séquences clés du film.

Nous leur avons également présenté les courts-métrages de Gérardo et Kamel pour qu’ils aient un premier exemple de travail composé d’images d’archives et réalisé dans le cadre de l’atelier des spectateurs à T.V.B.

Après ces quelques exemples, les duos ce sont constitués et les projets de films ont pu être lancés.

Nous vous en ferons part lors de notre prochain compte rendu.

 

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