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4 janvier 2011 2 04 /01 /janvier /2011 15:59

FRONTIERES, DEDANS-DEHORS – LES SPECTATEURS

KHÂGNES MISTRAL

 

 Vous avez maintenant à votre disposition l'intégralité, en DVD, du corpus d'archives (cf. descriptif page 3). Ce document vous donne quelques perspectives, repères et rappels pour vous aider à aborder les séances de janvier-février-mars.

Construire une esquisse

L'objectif des trois prochaines séances est de fabriquer une esquisse filmique qui soit à la fois l'ébauche du film que vous développerez et finaliserez en mai et une proposition suffisamment précise pour que l'on perçoive clairement vos intentions (votre propos, vos partis pris formels). Ces esquisses seront présentées et discutées lors de la seconde journée aux Baumettes en mars.

 

Parler d'esquisse, c'est dire que vous allez travailler sur des éléments structurant de votre film. Vous allez composer une continuité à partir d'un nombre restreint de plans clefs (image et son), procéder à des choix formels clairs, dégager des nœuds de sens, afin d'affirmer votre point de vue et votre approche. Ces esquisses seront des formes courtes, sèches, fragmentaires mais qui porteront en germe la cohérence et les articulations de vos projets.

 

Le 8 janvier, nous travaillerons uniquement sur le montage image des esquisses.

Le 5 février, uniquement sur leur montage son.

Le 12 mars, sur l'articulation entre les deux.

 

Trois jours, c'est très court pour parvenir à ce résultat. Vous devrez donc bien les préparer.

 

D'ici la séance de janvier, vous allez dérusher le corpus, c'est-à-dire le visionner avec attention. Vous allez repérer des plans ou des ensembles de plans (image et son) qui vous intéressent, vous touchent et à partir desquels vous travaillerez.

 

Mais surtout, vous allez vous approprier intimement cette matière. Il faut la laisser résonner en vous, fantasmer des compositions, des enchaînements, des correspondances. C'est un temps de rêveries solitaires et de discussions animées en duo. C'est un temps indispensable pour venir à chacune de ces journées avec des propositions, des désirs, des hypothèses et une grande capacité à réagir aux possibilités et impossibilités de la matière.

 

Rappels concernant le projet

u   La thématique générale

·     Les frontières

Nous avons déjà largement évoqué ce thème ensemble, il est large. Chacun peut l'entendre à sa manière, ne vous en éloignez pas trop pour autant. A vous de nous en proposer vos interprétations personnelles.

·     Dedans-dehors

Vous n'êtes pas seuls dans cette aventure. D'autres ateliers se déroulent en même temps que le vôtre et travaillent sur cette même matière. Votre film est – par ce fait même – un dialogue avec les participants des autres ateliers. Cela peut être un des ressorts de votre projet, ou pas, mais dans tous les cas n'oubliez pas cette altérité.

 

u   La démarche

 ·     Les archives, mémoire-miroir

Nous en avons fait l'expérience ensemble, pour peu qu'on accepte de s'y attarder un moment, les archives parlent de nous.

Les archives ne sont ni le prétexte pour faire un film, ni une banque d'images d'illustration. Elles sont une mémoire commune qui nous renvoie à nous-même. C'est soi-même parmi les autres qu'on y découvre. Elles nous invitent à nous replacer dans une continuité plus vaste, à nous situer dans l'espace et le temps. Qu'est-ce que les archives disent de nous ? A quoi elles nous renvoient ?

·     Des films personnels

L'un des défis de cet atelier est de donner naissance à des écritures filmiques incarnées. Même si nous nous rencontrons dans un cadre scolaire et que la tentation est grande, vous ne devez pas vous abriter derrière des approches abstraites, théoriques ou distantes.

Vous devez partir de ce que vous êtes, de vos sentiments.

Nous vous demandons de travailler sur des sujets qui vous touchent profondément. Développer un projet personnel, transmettre un ressenti profond, parler de soi ne signifie pas nécessairement s'exposer avec impudeur, mais utiliser les outils du cinéma pour transposer, interpréter, mettre en scène ce sentiment, cette pensée, ce point de vue, cette histoire personnelle dans une profondeur…

Tout sujet (en lien avec la thématique), toute approche (qui respecte la règle du jeu) est recevable. Vous devez simplement vous poser la question de sa nécessité. En quoi est-il nécessaire pour vous, aujourd'hui, d'aborder tel sujet, d'expérimenter telle forme ? Répondre à cette question est difficile, mais se la poser est déjà révélateur.

Nous serons très attentifs à ces questions, à la cohérence et à la profondeur de vos projets. Nous vous y renverrons en permanence…

Très concrètement, essayez d'identifier le sujet de votre film. S'il n'est pas évident, pointez au moins des mots-clés qui, pour des raisons claires ou obscures, vous semblent définir votre esquisse. Une fois ces quelques mots identifiés, posez-vous une question simple : qu'est-ce que ces mots ou ce sujet me renvoie sur moi-même? S'ils ne renvoient rien, c'est peut-être que cette entrée n'est pas la bonne, ou qu'il faut encore creuser un peu... Faites le même travail pour les rushs : quels plans sont les clés de votre projet? Choisissez un petit noyau de quelques plans. 

C'est à partir de cette matière (mots et images clés) que le film se déploiera. Une dernière chose : mélanger les 2 corpus d'archives, c'est intéressant, mais ce n'est pas un sujet. Vous pouvez avoir cette envie esthétique, mais elle doit se construire par le prisme d'un sujet.

Bon travail,

Clément et Emmanuel.

 

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